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Les deepfakes, une « arme d’illusion massive » ?

Cheap fakes, shallow fakes et autres montages trompeurs se répandent sur Internet, et ce sont même parfois les gouvernements qui les relaient. S’ils n’inquiètent pas les rédactions pour l’instant, ils pourraient représenter un défi pour les journalistes. Un article rédigé pour la Revue des Médias de l’INA 1Institut National de l’Audiovisuel

Demain, voir ne sera plus forcément croire. L’intelligence artificielle bouscule les repères que nos sens avaient mis plusieurs millions d’années à fabriquer. Les deepfakes détrônent Photoshop, poussent la manipulation un cran plus loin et fabriquent de l’incertitude dans un monde où l’information se heurte aux croyances, aux rumeurs, au qu’en-dira-t-on.  Questions éthiques, défis techniques… comment réagissent journalistes et rédactions face à cette nouvelle donne ? Représente-t-elle une menace ou au contraire, une opportunité ?

Une nouvelle façon de créer des images

Derrière ce qu’on désigne comme « deepfakes » se cache une nouvelle façon de créer des contenus audiovisuels. Une méthode dans laquelle la part d’expertise humaine n’est plus centrée sur les talents visuels d’un créateur, mais sur sa capacité à manipuler les modèles et les langages informatiques ad hoc.

Ces vidéos, sons, textes ou images sont fabriqués à l’aide d’algorithmes relevant du champ de l’intelligence artificielle : les réseaux de neurones artificiels. Ceux-ci permettent des manipulations presque imperceptibles du visage, de la voix ou du corps, notamment les « faceswaps », qui consistent à greffer numériquement le visage d’une personne sur une autre.

Ces deepfakes, qu’on appelle aussi médias synthétiques, héritent leur nom d’un utilisateur de la plateforme Reddit (u/deepfakes) qui fabriquait des séquences pornographiques détournées en greffant numériquement le visage de célébrités (Gal Gadot, Daisy Ridley) sur le corps d’actrices de films pour adultes.

Pour lire la suite, rendez-vous sur la Revue des Médias

Notes :

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1Institut National de l’Audiovisuel
Gerald Holubowicz
https://geraldholubowi.cz
Ancien photojournaliste et web-documentariste primé, je travaille désormais comme chef de produit spécialisé en innovation éditoriale. J’ai notamment collaboré avec le journal Libération, les éditions Condé Nast, le pure player Spicee et le Groupe les Échos/le Parisien. À travers mon site journalism. design, j’écris sur le futur des médias et étudie l’impact des réalités synthétiques — notamment les deepfakes — sur la fabrique de l’information. Après 10 ans d’interventions régulières auprès des principales écoles de journalisme reconnues, j’interviens désormais à l’École de Journalisme et au Centre des Médias de Sciences Po à Paris.